Drame du divorce : un père sous les feux de la presse

11/11/2008

Un nouveau drame du divorce et encore un père sous les feux de la presse

Il y avait bien longtemps que l’on avait pas parlé de ses enlèvements d’enfants organisés par ces pères désespérés en mal d’une reconnaissance pourtant plus que légitime.

J’avais à cet égard été moi-même dans le cadre de mes activités professionnelles confronté à ce problème dans les années 1985.

J’avais en effet été désigné à cette époque par un certain nombre de ces papas poursuivis pour l’enlèvement de leurs enfants.

A cet égard, et déjà la terminologie utilisée à l’époque mettait en évidence comme encore aujourd’hui, un incongruité manifeste.

Comment un parent peut-il en effet « enlever son propre enfant » ?

La question n’est pas sans soulever un problème on ne peut plus idéologique.

En effet, ressentirait-on l’idée d’accuser une mère de l’enlèvement de son propre enfant lorsqu’elle refuse pourtant à son père le droit même de le voir, et ce alors que cet enfant leur est commun et qu’elle n’exerce aucun droit supplémentaire à ceux du père sur ce dernier ?

Certainement pas !!!

C’est pourtant ce qui se produit tous les jours lorsque les circonstances sont ainsi réunis.

Combien de divorces ou de séparations par jours nous amènent à de telles situations extrêmes mais malheureusement courantes.

Force est pourtant de constater qu’un papa désespéré qui a soustrait l’enfant à sa mère a toujours été considéré par l’opinion publique comme un individu monstrueux privant une mère de son enfant et cette opinion a malheureusement et de façon surprenante été relayée par la presse.

Pourtant, ces situation n’étaient pas aussi schématiques que l’on voulait le faire croire.

Nous nous trouvons comme toujours dans un conflit entre un père et une mère unies ou non dans le cadre du mariage, qui divorcent ou se séparent si, non mariés, et qui se disputent le ou les enfants pourtant issus de leur union.

C’est à ce niveau de la procédure que le problème apparaît.

Faut-il rappeler que les enfants issus du mariage sont pris en charge et élevés par leurs deux parents qui exercent et ce, de par la loi, tous les deux l’autorité parentale ?

Faut-il rappeler également que tant qu’une décision de Justice n’a pas encore été prononcée, les parents exercent tous les deux exactement les mêmes droits sur ces enfants issus de leur union ?

Faut-il enfin rappeler que cela signifie qu’aucun des deux parents n’a donc et sur ce point la moindre suprématie sur l’autre et ce, pas plus la mère que le père.

Alors, qu’en est-il lorsque l’un des parents prend son enfant au mépris de l’autre en empêchant de surcroît tout contact avec ce dernier ?

La réponse est parfaitement claire : il est en infraction vis-à-vis de l’autre eu égard à cette autorité parentale exercée en commun.

C’est pourtant effectivement ce qui s’est passé lorsque ce père actuellement sous les feux de la presse a organisé la disparition de ses filles comme il l’a reconnu lui-même.

Mais si la situation était si simple, cela serait trop facile.

Ne pourrait-on de temps a autre, envisager le problème de façon ne serait qu’un peu plus contradictoire ?

Le cas le plus courant, n’est pas celui-ci, mais en réalité le contraire.

Le couple se sépare et les enfants deviennent à leur plus grand détriment, l’enjeu du conflit.

Toutefois, lorsque la procédure de divorce est engagée par l’un ou par l’autre des époux qui se séparent le plus souvent dans un premier temps avant de saisir le Tribunal, une première décision de Justice finit par être prononcée, à savoir, la fameuse Ordonnance de non-conciliation.

Toutefois, force est de constater qu’elle n’est absolument pas instantanée et l’on se trouve donc dans l’immédiat dans une situation juridique particulière qui, faute d’accord des époux sur le sort des enfants dans l’attente de cette décision, l’un d’entre-eux se voit abusivement imposé une situation qu’il n’a pas souhaité.

Cela est d’autant plus vrai que les deux époux sont sur ce terrain sur un pied total d’égalité.

Ainsi, lorsque la mère, de la façon abusive qui soit, conserve les enfants issus du couple avec elle en privant le père de tout contact avec ces derniers, on est dans un cas manifeste d’abus de droit et de totale infraction aux droit du père.

Il ne viendrait pourtant à l’esprit de personne de considérer que un tel cas, la mère se rendrait coupable d’un acte d’enlèvement d’enfant alors et pourtant que les droits du père sont littéralement bafoués.

Bien au contraire, la mère bénéficie dans un tel cas de nombreux soutiens non seulement de son entourage immédiat, mais également de l’école, et même des forces de police qui sont très souvent amenées à intervenir pour séparer des parents confrontés à un climat de violence.

Force est de le constater lorsqu’un père privé de ses enfants va ainsi se réfugier dans un commissariat voisin avec l’espoir de voir enfin son bon droit retrouvé (les policier ne sont-ils pas chargés de faire respecter le droit ?).

Un droit bafoué n’est-il pas un trouble à l’ordre public manifeste ?

On serait en droit de penser que le respect de ce droit obligerait ainsi ces force de l’ordre à intervenir immédiatement auprès de la mère, et ce aux fins de l’obliger à respecter les droits du père.

Il n’en est malheureusement et dans la plupart des cas, rien de tout cela.

En effet, force est de le constater, ce n’est pas le droit qui guident ces policiers trop souvent confrontés à ce phénomène dramatiquement courant, mais tout simplement le désir de voir les esprits se calmer afin que tout rentre dans l’ordre le plus rapidement possible.

Ainsi, lorsqu’ils reçoivent ce malheureux papa en mal de ses enfants qui les appellent à son secours, ils sont bien-entendu en droit de lui demander où se trouvent les enfants.

Quelle soulagement cependant, d’apprendre que les enfants sont avec leur mère.

Ne sont-ils pas en sécurité avec cette dernière ?

Ce père ne peut-il prendre son mal en patience et attendre tout simplement que le Juge saisi se prononcent sur la répartition nécessaire des droits sur ces enfants par chacun de ses pères et mères ?

Logique dans les faits, mais ont-ils fait leur travail si l’on s’en tient à ce qu’est leur fonction première qui consiste tout d’abord à faire respecter le droit ?

Bien-évidemment non !!!

Non pas qu’ils souhaitent que le droit soit bafoué et là n’est pas la question.

Ils sont tout simplement eux-mêmes victime de l’idéologie dominante et des pesanteurs culturelles qui veut que tout naturellement, les enfants vivent avec leur mère en priorité.

Cela ne veut pas dire qu’il ne serait pas intervenu si une décision de Justice fixant les droits respectifs entre le père et la mère avait été prononcée et dans l’hypothèse où les droits de ce papa avait ainsi été bafoués.

Mais faute de cette décision de Justice non encore intervenue, et alors que les droits de ce malheureux père qui sont pourtant identiques à ceux de la mère, ne sont absolument pas respectés, ils ne jugent la plupart du temps pas indispensable d’intervenir pour ce respect.

Jurerait-on que dans le cas inverse de l’arrivée d’une mère en larmes pour la circonstances, leur faisant pas de son impossibilité de voir ses enfants du fait du papa qui s’y oppose, la réaction de la part de ces policiers seraient la même ?

La question contient en soit la réponse.

C’est donc ainsi que dernièrement, ce papa qui a reconnu avoir organisé la disparition de ses filles dans le cadre de la procédure de divorce actuellement en cours  a été jeté en pâture à la vindicte populaire par une presse qui a préféré se contenter d’un vision unilatérale de cette mère privée ainsi de ces enfants en oubliant qu’un père aussi pouvait tout autant souffrir de l’absence de ses enfants.

Certes, une décision de Justice a été prononcée et force est de constater qu’elle doit être respectée.

Mais sans entrer dans le détail de l’affaire, la mère vivrait en Italie et le père en France.

Cela n’est-il pas une déchirure pour un père de voir ainsi ses enfants remis à l’autre parent à une distance qui devrait lui interdire désormais de les voir aussi souvent que cela devrait être ?

Si ce couple avait construit sa vie conjugale en France avec ces enfants nés en France, n’était-il pas de la responsabilité des deux parents de permettre le lien avec l’autre dans les meilleures conditions ?

La mère, indépendemment de son droit de s’installer où bon lui semble n’avait-elle pas une obligation morale de demeurer en France dans l’intérêt de ses enfants et dans le respect de leurs droits de maintenir le maximum de contact avec leur père.

La Justice saisie de cette affaire n’aurait-elle pas mieux fait que d’inciter la mère à s’installer et demeurer en France (elle ne peut bien-sûr, l’y obliger), en envisageant justement pour cela de fixer la résidence chez leur père ?

Nous n’en savons pas plus et peut-être la Justice avait-elle d’autres raisons de fixer leur résidence au domicile de leur mère que nous ignorons pour le moment, mais si l’on s’en tient au cas de figure ci-dessus évoqué, la co-parentale tant souhaitable et notamment illustrée par la détermination de la résidence des enfants dans le cadre du divorce et d’une façon générale, du droit de la famille, vient à nouveau de nous montrer ses limites.